Ikimashou !

A l'est, Gyeongju et Andong

Nous avons passé les trois derniers jours à Gyeongju, à l'Est du pays. Si le centre ville ne présente aucun intérêt, les alentours sont riches en histoire et attirent les coréen désireux d'en apprendre plus sur les racines de leur pays. Connue pour être un des sites archéologiques les plus riches d'Asie, la ville regorge de vestiges du passée glorieux de la Corée (7e siècle royaume de Silla) , disséminés entre la campagne et la montagne. Un lieu à rendre fou n'importe quel archéologue.

La richesse de Gyeongju

Autour du centre, une sympathique ballade nous permet d'admirer des tombes de rois anciens, enfouies sous d'énormes talus d'herbes. Le parc principal est bati sur les vestiges d'un immense temple que les enfants animent en faisant voler leur cerf volant de toute part.

Au nord de la ville, le village traditionnel de Yangdong nous fait lui aussi voyager dans le temps, au 14e siècle cette fois ci, avec ses maisons aux toits de pailles, encore habitées pour la plupart. Seules les antennes paraboles nous ramènent à la réalité !

À une trentaine de kilomètres d'ici se trouvent deux des plus grands trésors coréens : le temple Bulgkusa et la grotte de Seokguram. Tout deux liés par leur histoire, ceux sont des hauts lieux du bouddhisme. Le temple Bulgkusa fût construit au 8e siècle comme centre de prière afin de protéger le pays contre les invasions étrangères (et fût brûlé en 1593 par... les japonais ). C'est un complexe paisble, reconstruit, contenant deux pagodes en pierre qui témoignent de l'art de cette periode d'or. 

4 km plus haut, un sentier de montagne mène à la grotte de Seokguram. À notre arrivée, la brume enveloppe la porte principale et nous donne la sensation de pénétrer dans un autre monde. Il nous faut grimper environ quinze minutes dans un sentier forestier pour atteindre la grotte. À l'intérieur, une statue de bouddha en pierre, considérée comme le summum de l'art de cet époque ; la statue est remarquable, les parois qui entourent sont recouvertes de gravures en reliefs représentant divers personnages bouddhiques, mais plus que tout cela, c'est le lieu choisi pour installer cette statue qui force le respect. Une visite mystique !

Notre dernière journée sera consacrée au Mt Namsan. Considéré comme un "musée en plein air", il n'usurpe pas son titre. Durant les 10km de randonnée, nous nous extasions à plusieurs reprises , tant les merveilles archéologiques semblent éparpillés de partout sur la montagne. On tombe sur un bouddha en relief de quelques mètres d'envergure, construit sur le flanc de falaise, puis sur des gravures, dans la roche, représentant bouddha et des fleurs de lotus. Ici une statue, par là une pagode, chaque chemin semble mener à un trésor. Les routes sont multiples, on saute de pierre en pierre tels les petits écureuils qui nous entourent, et il nous faut même descendre en rappel le long d'un rocher pour retrouver la route. Pas de tout repos mais cela en vaut largement la peine. De plus, cette randonnée nous confirme que les coréens sont de sacrés marcheurs. Depuis notre arrivée, on les croise partout, équipés de la tête aux pieds, prêts à aller gravir des sommets !

Nous finirons par reprendre des forces autour d'un bon petit plat servi avec sa vingtaine d'assiettes d'accompagnement... !

Andong et ses bains publics

Pour conclure avec cette région, nous faisons une halte à Andong. Cette ville qui se définit comme "l'esprit de la Corée" a une forte tradition confucianiste ( la Corée est un pays aux fortes influences bouddhistes et confucianistes). On y trouve un centre ville un peu plus animé, quelques traces de bouddhisme, mais nous venons surtout pour visiter le village folklorique de Hahoe.

Dans la campagne, ce village encore peuplé de 232 habitants est chargé d'histoire et il a su garder son esprit d'antan. Les quelques habitants que nous croisons vaquent à leurs occupations comme le faisaient leurs ancêtres et ceux encore avant eux. Ryu Seongnyong, un personnage historique capital du 17e siècle, homme politique et grand lettré, vécut ici. Une académie confucianiste fût même fondée à sa mémoire à 3km du village, dans un cadre idyllique : les batiments de bois bordent le fleuve et font face à la falaise. On a connu pire endroit pour s'éduquer...

Avant de quitter Andong, nous avons fait les coréens en essayant... les bains publics !

 Présent dans la culture japonaise également mais plus difficile d'accès ( refus des tatouages par exemple), nous décidons de franchir le pas ici.Les bains sont ouverts 24h /24 et font partie intégrante de la vie des coréens qui y viennent très fréquemment.  

Même si Mimi a déjà tenté l'expérience par le passé, nous découvrons à tâtons le fonctionnement des bains. Les vestiaires hommes et femmes sont séparés ( ce qui ne m'empêchera pas de rentrer par mégarde dans le mauvais vestiaire.... ) , on y enfile un pyjama avant de se retrouver au sauna. Selon les pièces,  la température varie : froid, 29 degrés , 50 degrés... et on se fait suer sur des pierres brûlantes. On peut grignoter,  boire un verre,  regarder un drama, papoter voire même dormir.  Des niches sont en effet prévus pour quiconque souhaiterait passer la nuit ici ( pour une somme modique,  on peut donc passer la nuit au chaud).

Ensuite,  retour au vestiaire, on quitte les pyjamas pour se retrouver nu comme un ver ! Direction les bains non mixtes,  et passées les quelques secondes d'appréhension,  c'est tout naturellement que l'on se lave avant de profiter des bains massants ou froid, du sauna à 89 degrés,  du jacuzzi. Les gens discutent comme ils le feraient dans un café. Très sympa et très relaxant,  on y prend vite goût !

Nous quittons le bain autour de minuit et celui ci ne désemplit pas. Des coréens de tout âge, certains un peu éméchés,  viennent s'y détendre, seul, entre amis ou en famille,  et passer un moment convivial.

Une tradition étonnante et plus qu'appréciable !!